Site officiel - mortefontaine60.fr
Un village unique : un Plan Local d’Urbanisme pour le futur Quel village peut s’enorgueillir d’avoir un institut d’enseignement de 1600 élèves, un golf (même s’il est peu accessible) classé parmi les meilleurs de la planète, un circuit automobile et des installations d’essai sans égal, des monuments historiques remarquables et classés, une nature et des milieux humides très préservés, un cœur de village au calme et protégé ? Mortefontaine...
Contactez la mairie
18 rue Corot
60 128 Mortefontaine
Tél : 03 44 54 31 56
Contact email / Horaires
Prochain Conseil Municipal - le 04/04/2024 de 20:30 à 23:00
Brocante 22 septembre 2024 - le 22/09/2024 de 08:00 à 19:00
Marché de Noël 7 décembre 2024 - le 07/12/2024 de 10:00 à 18:00
Jeudi 28 mars 2024
Mortefontaine
10°C  pluie modérée
Vent 34 km/h Humidité 59 %

Joseph Bonaparte

Joseph Bonaparte à Mortefontaine

Pendant les années révolutionnaires, le château fut laissé à l’abandon après la condamnation à mort en 1794 de son épisodique propriétaire, Joseph Duruey, qui avait acquis la propriété des terres, des bâtiments et du mobilier en 1790 auprès de Louis Le Peletier. En 1798, sa veuve met aux enchères le château (vide de son mobilier) et les terres de Mortefontaine, soit 274 ha de prés, 295 ha de terres, bois et friches, de deux moulins, un hameau de 8 maisons, plusieurs étangs poissonneux et bien entendus le château avec son Petit Parc et son Grand Parc avec fabriques, potagers, pépinières et dépendances. Le bien est adjugé 250 000 F comptant plus 5 000 F de rente viagère à Joseph Bonaparte.

Joseph Bonaparte va y entreprendre de premiers travaux, les fragiles bâtiments du parc, kiosques et fabriques, de curer les étangs et les cours d’eau, de défricher les sous- bois envahis par les herbes et la futaie, d’effectuer des plantations nouvelles de chênes, de bouleaux, de hêtres, de charmes. La transformation essentielle de cette première période de travaux fut la réalisation du grand bâtiment de l’orangerie, attenante à une aile du château « sans laquelle ce dernier, de proportion intérieure bourgeoise, n’eut jamais permis au prince de faire face aux nécessités de place pour ses tableaux, plus encore à l’ampleur demandée par les réceptions nombreuses » (GEMOB p.52). Du côté de l’orangerie se trouvent la volière, vastes colonnades en hémicycle à pilastres de bois, et le théâtre, ancienne salle de comédie de M. Le Peletier refaite et modernisée, dont le fond de scène s’ouvre entièrement pour laisser entrer la perspective des arbres du parc. 

La période principale de grands travaux commence l’année 1808, sous la direction de Jacques Cellerier, architecte renommé sous l’Empire, élève de Blondel, pensionnaire du roi à Rome, puis auteur de nombreux théâtres et hôtels particuliers parisiens et du spectaculaire projet de fontaine de l’éléphant pour la place de la Bastille. Jacques Cellerier engage en 1808 près de 150 000 livres de travaux, mais les revenus du domaine ont rapporté la même année près de 100 000 livres. Au-delà de la poursuite de l’aménagement intérieur du château, parquet en bois de chêne et à point de Hongrie, salle de bains, aménagement du soubassement à « usage de cave calorifère », transformation des appartements et aménagements d’une chapelle, c’est principalement sur le dessin et l’aménagement de deux parcs que Joseph Bonaparte apporta une contribution majeure, tout en agrandissant le domaine par de nombreux contrôler la grande perspective du Petit Parc.


Mais cela sera principalement dans les travaux d’aménagement du Grand Parc que Joseph Bonaparte laisse sa marque la plus profonde dans l’histoire du paysage de Mortefontaine. Tout d’abord, il fait creuser un souterrain domaine ; en 1806, il fait creuser un canal d’une douzaine de mètres de large pour créer l’île Molton ; un autre canal fait communiquer le grand lac de l’Épine avec celui de Vallière ; barques et bateaux y naviguent pour le plus grand plaisir des invités ; il ajoute quelques fabriques comme la cabane du pêcheur et le pavillon de Vallière, construit la ferme de La Grange, aménage les bains de Diane. Cette nature apprivoisée et embellie devint une référence pour l’aristocratie européenne : à Mortefontaine, lacs, rochers, arbres d’ornement et essences rustiques se conjuguent avec les éboulements naturels de rochers et les eaux de la Thève pour présenter le plus beau tableau paysager. « J’ai vu Mortefontaine lorsque la reine y était, rien ne m’a paru plus beau que ce séjour. À cette époque le revenu entier de la Terre, s’élevant à 200 000 F, restait entier dans le pays; on employait un nombre immense de bras à l’entretien du parc et à celui des eaux superbes, sur lesquels il était impossible de trouver une mauvaise herbe. Ils ont été qui régnaient dans ce beau milieu, que l’on attendait les maîtres, après une longue absence. Les étrangers avaient la permission de se promener partout ; des guides polis se chargeaient de les conduire dans les endroits les plus remarquables ; souvent la reine leur envoyait des fruits; pénétré de tout ce qu’on apprenait de Sa Majesté, et ravi de l’aisance qui se voyait dans le village, dont les maisons semblaient habitées par des bourgeois aisés plutôt que par de simples paysans » (mémoire sur l’impératrice Joséphine par Georgette Ducrest, juillet 1855, cité par le GEMOB, pages 60-62).